L’Arménie a fait des progrès considérables dans l’amélioration de la santé physique et du bien-être social de la population. Le gouvernement a augmenté les dépenses publiques dans le secteur de la santé dans le but d’assurer des soins de santé gratuits pour une plus grande partie de la population, tout en augmentant les prestations incluses dans le Paquet de services de base (PSB). Il s’agit d’un programme financé par l’État qui définit une liste de prestations gratuites pour l’ensemble de la population et précise les groupes éligibles gratuitement à tout type de service de santé.

L’activité économique dans le secteur des prestations de la santé humaine et de l’action sociale a augmenté d’environ 8,4% en 2020, troisième secteur à la croissance la plus rapide, et représentant 5,7% du PIB total, le septième secteur économique par son importance.

La part de l’Arménie dans les dépenses du secteur de la santé en pourcentage du PIB est l’une des plus importantes parmi les pays d’Europe de l’Est et d’Asie Centrale.

Le nombre d’employés dans le secteur de la santé humaine et de l’action sociale a augmenté de 4,5% pour atteindre 48 970 employés en 2020.  Le nombre d’employés dans le secteur privé a augmenté de 8% et ceux du secteur public de 2,3%. En 2020 le salaire moyen des employés de ce secteur a également crû de 9% pour atteindre 186 850 drams. Les salaires du secteur public ont augmenté de 12,5% et ceux du secteur privé de 3,4%.

Industrie pharmaceutique

L’Arménie décompte 1500 pharmacies. Alpha Pharm et Natali pharm sont les deux principales chaînes sur le marché. Il existe également 23 fabricants de produits pharmaceutiques et un total de 367 médicaments enregistrés. L’Arménie a exporté des produits pharmaceutiques d’un montant global de 11,4 millions de dollars et a importé des produits pour un montant total de 181 millions de dollars. On dénombre également 31 sociétés fournisseurs de produits pharmaceutiques.

L’Arménie a des avantages concurrentiels et un fort potentiel de développement dans trois branches pharmaceutiques : la fabrication des médicaments à base de plantes, la recherche et le développement (R&D) ainsi que l’élaboration et la production d’ingrédients pharmaceutiques actifs (IPA).

Tourisme médical

Le tourisme médical est assez développé en Arménie par rapport aux pays voisins et est principalement soutenu par la diaspora arménienne, en particulier de Russie. Le ratio « touristes médicaux / tourisme» pour l’Arménie est de 0,67%.

Facilité d’entrée sur le marché et d’investissement dans le secteur de la santé

• 3 jours pour la création d’une entreprise; pas de frais gouvernementaux
• 7 jours pour l’enregistrement de la propriété; coût estimé: 55 000 AMD
• 23 jours pour l’obtention d’une licence pour les prestations médicales (50000 AMD)
• 23 jours pour l’obtention d’une licence pour la production des médicaments (200 000 AMD)
• 23 jours pour l’obtention d’une licence pour la distribution en gros de médicaments (50 000 AMD à 100 000 AMD)

L’Arménie a conservé son potentiel de développement technologique. Elle était la plaque tournante pour le développement de logiciels, l’informatique industrielle, l’électronique et l’industrie des semi-conducteurs, même pendant l’Union soviétique. Elle continue de garder sa place de leader régional de l’industrie des technologies de l’information et de la haute technologie en raison de la main-d’œuvre compétitive, de la contribution au PIB et de la croissance constante du nombre d’entreprises et du chiffre d’affaires.

Le secteur des TIC est le plus productif dans l’économie arménienne du point de vue de la main-d’œuvre. 800 entreprises informatiques sont présentes en Arménie qui employant plus de 19 000 personnes.

Mises à part les entreprises locales des TIC, un certain nombre de succursales et de bureaux de représentation étrangers mènent des activités en Arménie. Ce sont principalement des centres de sous-traitance avec des budgets clairement définis. Une partie des revenus générés par ces succursales étrangères reste dans le pays sous forme de salaires et autres dépenses. Ce modèle reste pérenne en Arménie et opère un effet positif sur l’industrie et l’économie du pays.

Certaines initiatives de développement des infrastructures ont apporté leur contribution à la croissance du secteur informatique arménien. Par exemple,  la fondation «Enterprise Incubator»,  une entité gouvernementale qui promeut le secteur des technologies de l’information et de la haute technologie, a activement participé à l’attraction et à la construction des outils  de formation, d’innovation et d’incubation. En outre, le centre d’innovation Microsoft, le centre des solutions et des technologies innovantes IBM et le centre d’excellence arméno-indien ont des bureaux de représentation en Arménie.

Grâce au soutien  du projet «E-Society and Innovation for Competitiveness» de la Banque mondiale, le projet de centre technologique de Gyumri a démarré. Il abrite des laboratoires ultramodernes, un centre de formation et un incubateur d’entreprises. De plus, un deuxième centre technologique  a été lancé à Vanadzor. Une autre initiative d’infrastructures importantes est le centre TUMO pour les technologies créatives, un centre de formation pour adolescents spécialisé dans la technologie et le design. TUMO dispose d’un réseau en pleine expansion avec 4, bientôt 6 centres en Arménie, et des centres internationaux à Paris et à Beyrouth.

L’année 2019 a été mouvementée pour l’industrie arménienne des TIC et a confirmé le nom donné à l’Arménie  «Silicon Valley de l’ex-Union soviétique». Le Congrès mondial sur les technologies de l’information (WCIT), l’un des événements  des TIC les plus importants et les plus prestigieux au monde, s’est tenu à Erevan en octobre 2019 avec plus de 2000 participants venus de plus de 70 pays et plus de 80 modérateurs et panélistes connus. L’intelligence artificielle était le sujet clé du congrès.

Compte tenu de l’entrepreneuriat technologique croissant dans le pays, le secteur technologique arménien est prêt à devenir l’un des principaux pôles technologiques de la prochaine génération. Au cours des 10 dernières années, beaucoup de de start-ups se sont lancées en Arménie, dont notamment:

• Krisp, une application de suppression de bruit alimentée par l’IA arménienne et soutenue par des investissements de la Silicon Valley. Elle supprime le bruit de fond pendant les appels. Elle a levé 8,5 millions de dollars en financement de série A, notamment auprès du Berkeley SkyDeck Fund et de HIVE Ventures. En 2020, elle est entrée dans le Top 50 des IA les plus prometteuses d’Amérique.
• Picsart est une application d’édition de photos et de vidéos avec une plate-forme sociale pour les artistes qui créent une communauté autour d’images éditées d’une manière créative. Elle a levé un total de 65 millions de dollars, en particulier auprès de Sequoia Capital (15 millions de dollars), DCM Ventures, Insight Venture Partners et Siguler Guff & Company.
• SuperAnnotate AI est un logiciel d’annotation d’images appliquant des algorithmes d’IA brevetés pour une sélection d’objets 20 fois plus rapide et précise. Il a levé 3 millions de dollars dans le cadre d’un cycle de financement dirigé par Point Nine Capital et comprenant Runa Capital et Fathom Capital.
• Teamable est une plateforme de référencement et d’embauche qui transforme les réseaux sociaux en viviers de talents. Il a levé un total de 10 millions de dollars en financement de série A, notamment auprès de Foundation Capital, True Ventures et SaaStr Fund.
• AppearMe est une plateforme d’assistance aux litiges qui aide à trouver des avocats de comparution / déposition et des sténographes judiciaires en 60 secondes. La plate-forme compte plus de 5000 avocats dans 13 États américains. AppearMe a jusqu’à présent levé un financement total de 900 millions de dollars.

Les incitations d’Etat pour le secteur des TIC sont les suivantes:

• En Arménie une entreprise de technologie est exonérée de l’impôt sur les sociétés jusqu’à fin 2022. Cet avantage est applicable aux nouvelles entreprises de moins de 30 employés. Ces incitations s’appliquent non seulement aux entreprises locales, mais également aux succursales d’entreprises informatiques étrangères et resteront en vigueur jusqu’en 2022.
• Les startups informatiques menant des activités dans les domaines suivants peuvent bénéficier du soutien de l’État:
• Développement de logiciels
• Conseil dans le domaine de la technologie informatique
• Gestion des systèmes informatiques
• Traitement des données, réseau de distribution et activités connexes
• Développement des portails Web
• Mise en œuvre des programmes de formation ou de recherche dans le domaine de l’informatique
• Conception, test et production des systèmes électroniques, animation et modélisation, ainsi que conception et test de circuits intégrés

L’activité économique du secteur des TIC a augmenté de plus de 6,2% en 2020 en occupant la 5e position par sa rapidité de croissance. La contribution du  secteur des TIC au PIB était de 3,7% en 2020.

En 2020 le secteur manufacturier a contribué à hauteur de 12,4% à l’activité économique totale, faisant de ce secteur économique le plus important d’Arménie grâce à la production de denrées alimentaires, de boissons et de tabac.

La production d’aliments, de tabac et de boissons représentait environ les trois quarts de la production manufacturière en 2020.

L’aliment le plus produit en 2020 était le pain (40% du total) suivi de la farine (30%) et de la viande (13%). Les boissons non alcoolisées étaient les plus fabriquées en Arménie avec 36% du total, suivies par l’eau naturelle (16%), l’eau minérale (15%) et le cognac (13%).

L’énergie nucléaire, hydraulique et thermique constitue le mix énergétique dominant sur le marché arménien.

Actuellement, quatre grandes entreprises (CENA, Erevan CCGT, CEH Sevan-Hrazdan Cascade et CEH Vorotan Cascade) produisent plus de 80% du total d’électricité.

La capacité totale installée en Arménie est de 3,4GW. La production totale d’électricité s’est élevée à 7,4TW/h en 2018.

 La strucuture énergétique d’Arménie

Aperçu de la régulation:

• Marché réglementé
• Coexistence d’entreprises privées et publiques
• En grande partie financement des IFI / IFD
• Participation aux programmes énergétiques régionaux
• Le cadre du marché est basé sur le «modèle d’acheteur unique» avec des tarifs réglementés pour la production, la transmission et la distribution
• Dans ce cadre les Réseaux électriques d’Arménie agit en tant qu’acheteur unique d’électricité par le biais de contrats avec des sociétés de production et avec des prix réglementés par la CRSP
• Les flux d’énergie et les paiements sont surveillés par le centre de règlement, et
• L’opérateur de système envoie des groupes électrogènes en tenant compte de l’ordre des centrales ainsi que de leurs contraintes opérationnelles

Tarifs:

• La Commission de régulation des services publics (CRSP) définit les procédures de fixation et de révision des tarifs
• Conformément à l’article 22 de la loi de la RA sur l’énergie, les tarifs de l’électricité peuvent être révisés pas plus tôt que tous les 6 mois, mais la CRSP révise chaque année les tarifs pour les grandes centrales électriques et fournisseurs des services.

Stratégie énergétique

• Les principes de la stratégie énergétique globale identifiés par le gouvernement arménien sont l’indépendance énergétique, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables
• L’Arménie s’est engagée à produire 30% de son électricité grâce aux ressources renouvelables d’ici 2025 et a le potentiel d’intégrer jusqu’à 1000MW d’énergie solaire. Aujourd’hui, le pays a une capacité installée d’environ 2 800MW, uniformément répartie entre la production d’énergie nucléaire, l’énergie hydraulique et l’énergie thermique.
• L’Arménie est déjà un producteur important d’énergie hydraulique, et plus de 200 rivières et lacs du pays conviennent aux projets en lien avec les centrales solaires flottantes. Avec une vitesse de vent de 8,5m/s, l’Arménie est également idéale pour le développement des parcs éoliens car le pays capte environ 1,720 kWh d’énergie solaire par mètre carré contre une moyenne de 1000kWh par mètre carré en Europe.

Grace à sa situation géographique, son histoire et son climat, l’Arménie possède un potentiel unique pour promouvoir et développer le tourisme.

Le tourisme est l’un des secteurs les plus importants de l’économie arménienne et ce n’est pas par hasard que son développement est une priorité pour le Gouvernement

Le nombre de touristes visitant l’Arménie a augmenté d’environ 1,3 million entre 2009 et 2019. En 2009 près de 587 mille touristes ont visité l’Arménie, alors qu’en 2019 ils étaient 1,9 million.

Nombre de touristes, population

La grande partie des touristes sont des citoyens de Russie, de Géorgie et d’Iran. Selon les données du Service des migrations, la majorité des touristes ayant visité l’Arménie en 2019 (610.695) sont des Russes.

Les données recensées par le Ministère de l’Economie montrent qu’environ 31% des touristes qui visitent l’Arménie sont issus de la diaspora arménienne, tandis que  69% sont des étrangers. Près de la moitié des touristes sont passionnés par le tourisme culturel, 19% sont attirés par la nature de l’Arménie, 16% viennent pour le loisir. 13% des touristes préfèrent le tourisme d’affaires, le tourisme d’aventure et le tourisme médical et 3% choisissent l’Arménie pour des séjours de longue durée.

En 2019 l’Arménie a amélioré sa position en grimpant de 10 échelons dans l’Indice de la Compétitivité du Voyage et du Tourisme du Forum économique mondial.

Cet indice mesure les possibilités  et les politiques de développement du tourisme durable qui à son tour contribuent à la compétitivité du pays. En 2019, l’Arménie se classait 79e sur 140 pays (en 2018 elle était 89^e).

L’indice de sécurité 2020 publié par Numbeo classe l’Arménie à la 9e  position à côté de  pays les plus sûrs au monde, à égalité avec la Suisse.

Hôtels

Le nombre d’hôtels en Arménie a progressé de plus de 70% entre 2014 et 2019. La plus forte concentration est à Erevan, viennent ensuite les régions de Tavush et de Kotayk,  avec respectivement 59%, 11% et 10% en 2019.

Cependant, en termes de recettes, la région de Kotayk figure à la deuxième place derrière Erevan avec 4% des recettes en 2019.

Nombre d’hôtels et recettes, mln AMD

Les paysages,l’écosystème ainsi que les particularités du relief et les 10 zones climatiques de l’Arménie contribuent à la diversité des produits agricoles.

Après l’industrie, l’agriculture est le secteur le plus stratégique pour l’économie arménienne avec 11.7%  du PIB total en 2020.

Contribution de l’agriculture au PIB en 2020

Volume de la production agricole brute, mln AMD

Les principales branches de l’agriculture sont l’horticulture et l’élevage 

La part de l’élevage et de l’horticulture dans la production agricole est respectivement  de 52% et  48%.

L’Arménie dispose d’un un climat favorable pour la pisciculture tout au long de l’année. Environ 13 à 14 tonnes de poissons sont élevés dans le pays, dont environ 20% sont destinés à l’export.

Le taux d’autosuffisance alimentaire dans le pays est d’environ 64%. Ce pourcentage comprend principalement les fruits, les légumes, l’agneau, l’œuf et le poisson. Environ 95% du lait est produit sur place.

Le taux d’autosuffisance en viande n’est pas nul dans le pays, mais certains segments de ce marché ont de grandes possibilités de croissance (volaille, porc, etc.).

Les pâtes, la confiserie et l’huile organique sont parmi les produits avec la plus faible part de la production locale.

Potentiel d’un développement futur

• L’Arménie possède 2,974 millions d’hectares de terres dont 2,043 millions de terres agricoles (69%). La superficie totale des terres arables est de 446,0 mille hectares (21,8% des terres agricoles) dont 68,1 mille hectares situés dans la plaine d’Ararat (15,2%). Plus de 57% des terres agricoles en Arménie sont des pâturages et des prairies. Environ 29,1% des terres cultivables ne sont pas utilisées pour diverses raisons. Selon les résultats du recensement de 2014, en moyenne 33% des terres arables des exploitations sans statut juridique et 38% des exploitations avec statut juridique sont abandonnées.

Ainsi,

• Le secteur de la transformation alimentaire a un potentiel de développement futur à la fois pour répondre à la demande intérieure et pour entrer sur de nouveaux marchés
• Il existe de nombreuses opportunités pour fabriquer des produits biologiques de haute qualité, des fruits et légumes transformés et non transformés conformes aux normes internationales de sécurité alimentaire
• Le nombre de serres a augmenté, et il y a un besoin croissant en technologies de serriculture

• L’Arménie est membre de l’Union économique eurasienne, ce qui permet au pays d’accéder à un marché de 182 millions d’utilisateurs avec des droits de douane à 0% à l’importation.
• Le gouvernement arménien voit l’avenir du secteur dans la transition vers de nouvelles technologies. Il existe un ordre du jour confirmé avec les IFI pour se concentrer davantage sur l’augmentation de l’efficacité, de l’équité et de la durabilité du secteur.

Mécanismes alternatifs d’importation

• La grande partie de la viande (principalement le porc et la volaille) consommée en Arménie est importée
• L’Arménie dépend fortement des importations de céréales (principalement importées de la Fédération de Russie)
• Il existe un marché attractif pour la production locale de ces produits, permettant de réduire la part des importations et d’augmenter le taux d’autosuffisance. D’autre part, des produits arméniens de haute qualité et 100% biologiques peuvent être exportés avec succès vers les marchés internationaux et servir d’intrant de production (par exemple, le lait) pour les pays cherchant des mécanismes de substitution aux importations

Incitations spécifiques du  secteur:

• Production agricole: ventes annuelles <220.000 USD – exonération de l’impôt sur les sociétés
• Régime fiscal frontalier: dans le cas où les activités sont menées dans l’un des villages / villes limitrophes d’Arménie – exonération de l’impôt sur les sociétés

https://www.evnreport.com/հայերեն/agriculture-in-armenia-1